La région Pays de la Loire est en train de devenir un véritable pôle d’excellence dans la production et l’utilisation de l’hydrogène. Les avancées technologiques sont nombreuses et variées, impliquant des entreprises locales, des organismes de recherche, des universités et des collectivités. Dans cet article, nous allons nous concentrer sur quatre actualités majeures qui témoignent de cette dynamique en Pays de la Loire. Nous allons parler de la nouvelle machine optimisée pour la fabrication de réservoirs thermoplastiques pour l’hydrogène développée par le Cetim, du démonstrateur « evol-E » de Fétis et la volonté du Port de Nantes Saint-Nazaire d’investir dans l’hydrogène.
Le nouveau réservoir composites hydrogène du CETIM
Le Cetim va investir dans une nouvelle machine optimisée pour la fabrication de réservoirs thermoplastiques pour l’hydrogène à Nantes. Cette machine fait partie du projet de R&D européen « Thor », mené avec Faurecia, Air Liquide, Rina-CSM, Sirris, NTNU et CNRS Prime. Thor vise à produire des réservoirs en composites thermoplastiques optimisés et recyclables pour les véhicules à hydrogène. 15 réservoirs ont déjà été produits en collaboration avec l’entreprise allemande AFPT au Technocampus Composites près de Nantes, dont 2 ont tenu des pressions d’éclatement d’environ 1500 bar. La nouvelle machine sera opérationnelle à Hymeet, le nouveau centre d’ingénierie et d’essais des matériaux du Cetim, qui sera regroupé sur un nouveau site nantais d’ici fin 2024. Le Cetim souhaite ainsi développer son expertise dans le domaine de l’hydrogène pour la filière mécanique française.
FÉTIS présente son démonstrateur hydrogène evol-E
Le groupe nantais Fétis révolutionne l’industrie des engins de manutention agricoles ou de TP. Spécialisé dans la mécano-soudure, l’entreprise est en croissance de 20 % en ce début d’année 2023, porté notamment par son activité de mécano-soudure. Le groupe a récemment dévoilé son démonstrateur de technologies « evol-E », équipé d’un système de pile à combustible à hydrogène pour le « off road », et du réservoir composites réalisé par le CETIM, permettant de tester de nouvelles avancées technologiques dans des conditions sévères. En plus de la propulsion hydrogène, l’engin peut expérimenter des capteurs, caméras et calculateurs pour l’autoguidage et l’autonomie des véhicules. Fétis travaille sur une variété de solutions énergétiques pour répondre à la diversité des usages, au rendement, au poids, à la longévité et au coût d’entretien des engins, y compris des solutions « full electric », hybrides ou moteurs à combustion interne (H2, e-carburant…).
Parmi les projets phares de Fétis figure la motorisation hydrogène du chariot élévateur H2 de Manitou et le tracteur viticole autonome Traxx Concept H2 mené avec Exel Industries.
Le Port de Nantes Saint-Nazaire investit dans l’hydrogène
Le port de Nantes-Saint-Nazaire a réservé douze hectares à Montoir pour accueillir un futur centre de production d’hydrogène en projet dans le bassin de Saint-Nazaire, dans l’axe de la piste de l’aéroport. Le Grand Port maritime a lancé un appel à manifestation d’intérêt en novembre 2022 pour ce site de production, qui pourrait produire des carburants maritimes de synthèse pour remplacer le fioul lourd utilisé dans la marine marchande. Les transporteurs cherchent en effet des alternatives car les émissions de gaz à effet de serre du transport maritime représentent 3 % des émissions mondiales. Le projet pourrait démarrer dès 2030 si tous les obstacles sont levés et plusieurs acteurs seraient intéressés. Le nouveau site de production en Loire-Atlantique pourrait aider le port à repositionner son modèle économique, car 70 % de ses recettes proviennent des énergies fossiles liées au trafic de la raffinerie de Donges, de la centrale électrique de Cordemais et du terminal Elengy de Montoir. La France importe un million de tonnes d’hydrogène chaque année pour diverses applications, ce qui montre que les besoins sont là.
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