Plusieurs projets stratégiques ont été lancés ces derniers mois pour décarboner l’économie des Pays de la Loire et alimenter d’autres territoires en carburants durables. Zoom sur ces initiatives et les synergies qui existent entre elles.
Les Pays de la Loire sont mobilisés sur la production d’énergie verte et la captation du CO2 émis par les activités industrielles. Quatre projets de première importance ont été annoncés récemment :
- Le Port de Nantes Saint-Nazaire labellisé ZIBaC : l’Ademe a retenu Nantes Saint-Nazaire Port en tant que lauréat de son appel à projets visant à créer des Zones Industrielles Bas Carbone. Cette reconnaissance s’accompagne d’une subvention de près de 4 millions d’euros permettant de lancer des études approfondies et d’avoir une vision intégrée des projets et des besoins du territoire.
- Un site de production massive d’hydrogène vert, intégré à cette transition de la zone industrialo-portuaire de Nantes – Saint-Nazaire, avec une puissance installée de 210 MW. Porté par Lhyfe, le projet sera opérationnel d’ici 2028 au nord du terminal multivrac et disposera d’une capacité de production de 85 tonnes par jour d’hydrogène vert et renouvelable. La production d’e-fuel permettra de décarboner les activités portuaires ainsi que le transport maritime.
- Take Kair, projet pilote de production d’e-carburant pour le transport aérien : EDF (porteur du projet via sa filiale spécialisée Hynamics), IFPEN et Axens ont signé un accord avec Holcim pour valoriser le CO2 provenant de sa cimenterie à Saint-Pierre-La-Cour (Mayenne). À partir de 2028, des usines permettront ainsi de produire du e-kérosène qui sera utilisé par le Groupe Air France-KLM, également partenaire du projet, en tant qu’e-SAF (carburant d’aviation durable de synthèse). L’investissement est estimé à environ 700 millions d’euros et le projet permettra d’éviter l’émission de plus de cent kilotonnes de CO2 par an.
- GOCO2, un réseau local de captation et de transport de CO2 : le projet Grand Ouest CO2 vise à récupérer le CO2 produit par quatre sites industriels majeurs appartenant à Heidelberg materials, Lafarge, Lhoist et TotalEnergies, puis à l’acheminer par canalisation jusqu’au port de Nantes Saint-Nazaire. L’objectif est d’atteindre une capacité de 2,6 millions de tonnes de CO2 par an à l’horizon 2030, puis 4 millions de tonnes par an en 2050, ce qui correspondrait à plus de 75% des émissions industrielles du Grand-Ouest à cet horizon.
Changement d’échelle et cercle vertueux
Engagée pour la transition énergétique et une industrie du future décarbonée, la Région des Pays de la Loire se réjouit de ces projets ambitieux sur son territoire qui contribuent à inventer l’économie de demain.
Ces projets se démarquent tous les quatre par leur ambition et auront un impact important sur le territoire. Ils symbolisent un véritable changement d’échelle dans la captation de CO2 d’origine industrielle, la production massive d’hydrogène vert et la production de carburants durables, des activités qui sont particulièrement complémentaires. En effet, mélanger de l’hydrogène avec du CO2 permet de produire des carburants de synthèse qui seront utilisés pour décarboner l’aviation ou le transport maritime.